Publié le 07/11/2008 à 12:00 par carnivorousplants
La
Dionaea muscipula, mieux connu sous le nom de Dionée gobe-mouche, piège à loup ou gobe-mouche de Vénus est une petite merveille de la nature. Carl von Linné, l'avait d'ailleurs qualifié de "
miraculum naturae" (miracle de la nature). Je pense que
cette plante est capable de réveiller la curiosité des plus réticents pour les plantes carnivores de part le fonctionnement de son piège... On attribua le nom de Dionée à ce genre qui n'est autre que celui de la déesse grecque de l'amour et de la beauté.
La Dionée est la seule représentante de son genre. Elle est originaire des Etats-Unis, plus précisément en Caroline du Nord et du Sud dans un rayon de 160 km environ autour de la ville de Wilmington. La plante pousse dans la tourbe, le sable ou la mousse, en sols humides et acides (pH compris entre 3.5 et 5). Les Dionées supporte très bien le plein ensoleillement en été et de courte période de gel en hiver.
Chaque feuille est composée d'un pétiole relativement plats suivi d'un limbe formant une mâchoire composé de 2 lobes semi-circulaires ouverts selon un angle de 40 à 50°. La base des 2 lobes fonctionnent un peu à l'instar d'une charnière permettant la fermeture et la capture d'une proie. Le sommet de chaque lobe est garni de "dent" s'entrecroisant lorsque le piège se referme rendant toute évasion illusoire... A la base de ces dents, on retrouve des glandes qui sécrètent du nectar, destinés à attirer les insectes imprudents. La surface interne des lobes est formée de glandes digestives, avec lorsqu'on y regarde de plus près,
3 cils de détection, placés en triangle, servant à déclencher la fermeture du piège.
Mais attention, pour activer le piège, l'insecte doit toucher le même cil deux fois de suite dans un laps de temps assez court (30 secondes) ou alors toucher deux cils différent à nouveau plus ou moins l'un après l'autre. La feuille va alors générer un signal électrique, analogue au signal émis dans le système animal.
Pourquoi faut-il toucher deux cils? La plante veut simplement s'assurer qu'il s'agit belle et bien d'une proie vivante et non par exemple d'un débris tombé par hasard dans la mâchoire ou une goutte de pluie. La fermeture des lobes est assez "traumatisante" pour la feuille. En effet, pour provoquer la fermeture du piège, les cellules situés au niveau de la charnière vont se remplir d'eau, on parle de turgescence. Cette augmentation de volume des cellules inférieures des lobes aura pour conséquence de les faire se replier l'un contre l'autre. Cependant, la cellule ne peut supporter ces variations de volume qu'un nombre limité de fois.
Il est généralement admis qu'une feuille pourra ou se fermer 4 fois avant de noircir et être remplacé. Cette "intelligence végétale" ne s'arrête pas là: lorsque le piège est déclenché,
les deux lobes ne vont pas dans un premier temps se fermer complètement. Seuls les dents s'entrecroisent, de façon à laisser échapper toute proie trop petite et sans intérêt. Si la proie est "jugée" suffisante, les lobes vont se rejoindre et former une poche hermétique que l'on pourrait comparer à un estomac. Là,
les parties assimilables de la victime vont être digérées par les glandes digestives avec la sécrétion d'acides et d'enzymes. Les mêmes glandes extraient et absorbent les nutriments dans les restes sirupeux de l'insecte. Après 1 à 2 semaines, le piège s'ouvre à nouveau, laissant apparaître l'exosquelette de l'insecte (=cuticule). Avec le temps, ces restes seront éliminés par la pluie et le vent et le piège pourra à nouveau servir!
Si le piège s'est fermé mais qu'aucun insecte ne s'y trouve, la feuille s'ouvrira à nouveau dans les 24 heures.
Ce qui ma toujours passionné chez cette plante c'est la
rapidité de fermeture du piège. Pour beaucoup, le mouvement rapide n'est que l'apanage des animaux... mais c'est archi faux!
La fermeture d'une feuille de Dionée, en conditions idéales est de l'ordre d'un cinquantième de seconde!!! Même une mouche n'est pas assez rapide pour en réchapper.
Attention, cette plante est insectivore...
Ne lui donnez jamais un morceau de viande qui ne ferait que pourrir la feuille voir même la plante toute entière. Pour que le système de digestion se mette en route, il faut impérativement que la proie capturé soit vivante. En effet, en tentant de s'échapper, elle va stimuler à maintes reprises les cils et certainement d'autres facteurs vont aussi entrer en compte qui vont favoriser le début de la digestion et de la sécrétion des enzymes digestives.
Publié le 15/10/2007 à 12:00 par carnivorousplants
Comme j'aime à le dire,
l'homme n'a rien inventé... Nous recopions simplement ce que la nature à mis au point sur des millions d'années, à coup d'essais râté et de séléction naturelle!
Prenons un exemple : le papier colle mouches!
Et non, l'investigateur de cette géniale invention ne fait pas partie de l'espèce Homo sapiens sapiens mais appartient belle et bien au règne végétal. Mais quel genre de plante est capable de pareil tour de force? Entre autre,
les Droseras! Si vous avez la chance de visiter une serre remplie de plante carnivore, approchez-vous à contre jour des
Droseras et observez ces miliers de petites perles jouant et déviant les rayons du soleil comme autant de prismes.
Chacune de ces gouttelettes est en fait un véritable piège collant pour les petits insectes. Ces derniers, attirés par les reflets brillants de la plante s'engluent d'une façon irréversible dans ce mucilage. Le mouvement de l'insecte piégé va générer un surplus de mucilage qui l'engluera complètement.
Le piège est dit
"semi-actif"; en effet, une fois l'hexapode capturé,
les tentacules sessiles se replient très lentement rabattant la proie au centre du limbe, ce dernier s'enroulant ensuite sur lui-même. La totalité du processus s'étend sur une période de 6 à 14 heures. Le but de la manoeuvre n'est autre que d'augmenter la surface de la feuille en contact avec l'insecte afin d'en améliorer la digestion. Une fois le repas terminé, il ne restera plus que l'exosquelette de l'animal sur la feuille qui pourra encore capturer d'autres insectes avant de faner.
Les insectes de trop grandes dimensions ne sont pas pris au piège des Drosera, d'où ils s'échappent facilement. Ces pièges attirent principalement des insectes ailés appartenant aux ordre des
Diptera, Hymenoptera ou encore
Lepidoptera. Par exemple, il est courant d'observer des moucherons du genre
Sciara englué sur les tentacules; les mouches et les moustiques se font aussi parfois piéger. Il existe cependant, des insectes que l'on pourrait appeller "invicibles". En effet, ils ont la capacité de se mouvoir sur les feuilles des
Drosera sans s'engluer! Ils se nourrissent des insectes piégés. C'est en quelque sorte le piégeur qui est piégé.
Sur la photo, on peut observer un agrandissement sur une feuille d'un des mes
Drosera capensis laissant apparaître très clairement les tentacules surmontés chacun d'une glande produisant le mucilage.
Publié le 19/07/2006 à 12:00 par carnivorousplants
Sur cette image, on observe un de mes pieds de
Pinguicula vulgaris. Cette plante, très répandue (d'où son nom) est une plante très intéressante à observer de par son mode de capture des proies. En effet, les Pinguicula sont des plantes carnivores à
piège semi-actif. Les feuilles sont légèrement enroulées sur les bords et peuvent en cas de captures
se replier progressivement sur les proies afin d'augmenter la surface en contact avec l'insecte et donc accélérer le processus de digestion.
Les insectes sont attirés par les odeurs sécrétées par les glandes nectarifères (rappelant l'odeur de certains champignons) mais également par
l'aspect brillant des glandes situées à l'extrémitié des tentacules.
Ces glandes sécrètent un mucilage collant responsable de la capture des insectes. D'autres sont sessisles et vont permettre la digestion des proies par la sécrétion d'enzymes digestives.
Publié le 19/07/2006 à 12:00 par carnivorousplants
Sur cette image on peut très bien observer les poils dirigés vers le bas d'une des urnes de mon
Sarracenia purpurea. Leur fonction est simple :
rendre impossible la remontée le long de l'urne de tout insecte pris au piège . Certains disent même; qu'ils pourraient "précipiter" dans l'urne les insectes qui les toucheraient en vol par une sorte de déséquilibre du vol.
Comme chez tous les
Sarracenia,
la structure interne des ascidies se divise en quatre parties bien distinctes : La zone supérieure, garnie de glandes nectarifères (sur ma photo, on peut observer quelques gouttelettes sur la lèvre de l'urne) qui attirent les insectes et qui sont disposées entre les poils. La deuxième zone, située en-dessous de la précédente, est lisse (elle est normalement également garnie de glandes à nectar). La troisième zone est glabre et lisse (pour permettre à l'insecte d'arriver au bas de l'urne). La quatrième et dernière partie est constituée de poils dirigés vers le bas, qui retiennent définitivement les proies et,
elle sécrète les enzymes de digestion; on y trouve également des bactéries.
Les insectes capturés ne peuvent pas être totalement digérés et leur parties non assimilables par exemple la chitine, exosquelette des insectes, qui est une molécule complexe proche de la lignine. Ces substances ne peuvent être assimilées que par très peu d'organismes, majoritairement des bactéries) forment
une masse noirâtre au fond de l'ascidie qui peut mener à une déterioration de cette dernière!
Publié le 28/04/2006 à 12:00 par carnivorousplants
Sur cette photo on peut observer mon Sarracène à bec de perroquet en fleur. Cette plante en floraison fait son effet, vous pouvez me croire...
Publié le 28/04/2006 à 12:00 par carnivorousplants
Les plantes carnivores comptent 7 familles : les Byblidacées, les Céphalotacées, les Droséracées, les Lentibulariacées, les Népenthacées et les Sarracéniacées. Dans les prochaines lignes, je vais tenter de décrire sommairement chacune de ces familles.
La famille des
Byblidacées est constituée du seul genre
Byblis, comprenant lui-même seulement 2 espèces. Ces plantes sont
originaires d'Australie. Elles possèdent des feuilles tapissées de cils glanduleux portant une grande quantité de mucilage. De plus, on trouve de très petites glandes digestives disposées en lignes de chaque côté des feuilles et sur les tiges. Les fleurs sont violettes et très nombreuses.
La famille des
Céphalotacées n'est représenté que par une seule espèce :
Cephalotus follicularis. Plante d'origine australienne, se présentant sous la forme d'une rosette de feuille en hiver mais développant en été des ascidies qui constituent ces pièges.
Les
Droséracées (du grec [i]drosos, "rosée") sont des
herbes vivaces à cycle annuel. On trouve des espèces ne mesurant que quelques millimètres comme d'autres atteignant plus de 60 centimètres. Chaque feuille est capable de mouvements et est garnie de cils portant à leur extrémité une gouttelette de mucilage.
Lorsqu'un insecte se fait piéger, la feuille "s'enroule" autour de lui afin d'augmenter la surface de digestion. Les fleurs sont hermaphrodites, leur couleur variant suivant les genres et espèces.
Les
Lentibulariacées sont des
plantes herbacées de terrains humides ou marécageux voir aquatiques. Les feuilles ainsi que les pièges varient fortement d'un genre à l'autre. Sur les 5 genres que comprend la famille, 3 ne sont pas commercialisés. Les genres cultivés sont les
Pinguicula et les
Utricularia.
Les
Népenthacées ne sont représentées que par un seul genre: les
Nepenthes. On retrouve la majorité des espèces dans le sud-est asiatique, à Madagascar et en Australie. Les
Nepenthes sont des plantes à tiges ligneuses, de
longueurs très variable, allant de 20 centimètres à 20 mètres. Les feuilles, également très diversifiés d’une espèce à l'autre possèdent une nervure médiane proéminente qui se prolonge au-delà du limbe en un appendice de longueur égale ou supérieure à celle de la feuille. Ce dernier va servir de point d'attache au piège, appelé urne qui va se développer à son extrémité.
Chaque urne est surmontée d'un opercule maintenu par une sorte de charnière fixe. On pense que celui-ci, aurait pour rôle d'éviter un excès d'eau de pluie dans le piège, à l'image d'un parapluie.
Les
Sarracéniacées sont originaires d'Amérique et poussent dans des sites humides.
Leurs pièges, sorte de cornet que l'on appelle ascidie, sont passifs. La famille est composée de 3 genres : les
Darlingtonia, les
Heliamphora et les
Sarracenia.
Publié le 10/01/2006 à 12:00 par carnivorousplants
A la fois mystérieuses et fascinantes, les plantes carnivores sont des végétaux qui ont acquis, au cours de l'évolution, les remarquables facultés d'attirer, de capturer et de digérer des proies animales vivantes. Il s'agit, en quelque sorte, d'un "
juste retour des choses", tant le monde végétal est par ailleurs source de nourriture pour de nombreux animaux.
Les animaux capturés en majorité par les plantes carnivores sont le plus souvent représentés par la gigantesque classe des insectes (hymenoptères, diptères, blattoptera...). Quelquesfois, des micromammifères ou amphibiens peuvent être capturés. Bien sûr, la taille des victimes est proportionnelle à la taille de la plante et de ses pièges.
Les plantes carnivores comprennent
plus de 500 espèces à l'état naturel dans le monde, regroupés en 7 familles. Ce sont toutes des Phanérogames, comprenant un nombre total d'espèces estimé à près de 250'000.
On peut aperçevoir sur la photo ci-dessus, le piège d'un de mes
Cephalotus follicularis.